Mondial 2014

  

 

   

 

LE RÊVE BRISÉ DE FLORENZI

 

 

  

 

 

 

Une saison sensationnelle avec l'AS Roma n'aura pas suffi à Alessandro Florenzi pour figurer dans la liste des 31 joueurs italiens présélectionnés pour disputer la Coupe du Monde au Brésil. Son dévouement, sa combativité et son allant offensif en faisaient pourtant un parfait joker. Focus sur une absence plus importante qu'elle n'y paraît.

 

 
Un joueur combatif sur le terrain et discret à l'extérieur fera toujours moins débat qu'un attaquant. Justifié ou pas, c'est un fait qui se constate inlassablement. Ce n'était donc pas étonnant si mardi soir, à l'annonce de la liste des joueurs présélectionnés par Cesare Prandelli pour disputer l'imminente Coupe du Monde, tous les yeux étaient rivés sur la présence ou non des Giuseppe Rossi, Cassano, Gilardino ou autres Toni. L'histoire révèle pourtant que lorsque les italiens ont obtenu de grands résultats ils disposaient certes de bons finisseurs mais aussi et surtout de joueurs dévoués, combatifs et disciplinés derrière eux. En somme, le tempérament d'un Gattuso hier ou celui d'un Florenzi aujourd'hui. Or, le milieu de terrain de l'AS Roma fait (in)justement partie des oubliés de Prandelli. 
 
De l'ombre à la lumière
 
Il va sans dire que toute sélection comporte des choix et par la force des choses, des exclusions. C'est tout à fait logique. Mais lorsqu'une évidence se dégage il faut, au minimum, la considérer. Ne pas inclure Alessandro Florenzi - auteur d'une saison sensationnelle avec l'AS Roma - dans une liste de 31 joueurs signifie nier l'évidence. Pire. Briser un rêve alimenté depuis deux années.

Été 2012, Alessandro Florenzi fait son retour à la base après une expérience on ne peut plus positive au Crotone, en Serie B. Honoré du titre de meilleur jeune de Serie B, l'AS Roma décide de miser sur son joyau. Sous la houlette du tumultueux Zdenek Zeman, Florenzi devient rapidement un titulaire indiscutable. 
En novembre 2012, Prandelli lui offrait même ses débuts en sélection majeur lors du match amical contre la France à Parme. Placé dans l'axe gauche d'un milieu à trois, il a pris part à 39 rencontres (Coupe d'Italie inclue) et inscrit 4 buts. Si sa combativité et son sens du sacrifice ont convaincu la critique, cette générosité s'est parfois retournée contre lui avec une difficulté à terminer les rencontres sur un bon rythme. Toujours est-il que cette encourageante première saison chez les pros lui permettait d'être retenu par Devis Mangia pour disputer, à l'été 2013, l'Euro des moins de 21 ans en Israël. Il a disputé les cinq rencontres des Azzurrini qui se sont inclinés en finale contre l'Espagne. Mais le plus important était acquis : Florenzi a eu son mot à dire face aux meilleurs espoirs du continent. Le jeune romain rentrait donc au pays avec une conviction supplémentaire.
 
À l'aube de cette saison 2013-14, Florenzi faisait figure d'atout majeur pour redorer le blason d'une AS Roma dans l'oeil du cyclone suite à sa défaite en finale de Coupe d'Italie contre son ennemi juré (Lazio). L'arrivée de Rudi Garcia dans la capitale fera le reste. Le technicien français aligne De Rossi, Strootman et Pjanic dans son entrejeu mais n'oublie pas pour autant Florenzi. Ainsi, le milieu de terrain romain est muté en ailier offensif pour composer un trident avec Totti et Gervinho. Un savant mélange qui fait des merveilles puisque l'AS Roma enchaîne dix victoires d'affilées et demeure invaincue durant dix-sept rencontres. Fort de ses 6 buts et 7 passes décisives en 36 matchs, Alessandro Florenzi est un atout majeur de la meilleure AS Roma de l'histoire (record de points battu dès la 35e journée). Son emprunte toujours plus décisive et remarquée lui a permis de passer de l'ombre à la lumière et de prétendre, fort logiquement, à une place dans les présélectionnés italiens pour le Mondial 2014. En vain. Le rêve s'est brisé.

La réaction d'un grand

 

Au lendemain de l'annonce de la liste, la déception était forcément immense pour les oubliés de Prandelli. Certains ont exprimé leur désarroi via les réseaux sociaux, d'autres dans les médias. La plupart avec une forme d'ironie pour dissimuler l'amertume. Florenzi, lui, a joué franc jeu. « Comment ai-je réagi lorsque j'ai su que je ne faisais pas partie des convoqués de Prandelli ? Comme un joueur ambitieux qui rêvait de participer à la Coupe du Monde... mais il y en a deux autres que je pourrais disputer, j'attendrai celles-ci. » 

 

Une réaction tout à son honneur qui en dit long sur le personnage et la carrière qui l'attend. Le tempérament, la polyvalence et l'intelligence tactique du romain de 23 ans auraient pu être précieux pour la sélection de Prandelli. Soit, la trajectoire prise par Alessandro semble destinée à côtoyer les sommets. Si le Brésil ne sera pas le lieu de sa première compétition majeure avec la Nazionale, gageons que ce ne sera que partie remise. À dans deux ans Florenzi !

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Article extrait de «beIN Sports France»