

EURO 2012 : demi-finales
LE BEAU JEU À L'HONNEUR
Les affiches composant le dernier carré sont désormais connues. Les demi-finales débuteront ce soir avec un alléchant Portugal-Espagne. L'autre demi-finale opposant l'Allemagne à l'Italie se disputera demain soir. Ils ne sont donc plus que 4 à convoiter le prestigieux titre continental. Tous rêvent de finale mais seuls deux y accéderont. Au vu de leurs parcours respectifs, le beau jeu pourrait bien être la clé de la réussite.
"L'avenir du football c'est le beau jeu", affirmait Cesare Prandelli, durant la conférence de presse d'après-match entre l'Italie et l'Angleterre. Comment ne pas lui donner raison.
L'Espagne en est l'exemple le plus marquant. Depuis 2008, aussi bien
la Roja que le FC Barcelone dominent les scènes européennes et internationales. Championnat d'Europe, Coupe du Monde, Champions League, Mondial des
Clubs, .. tout y passe ! Certes, le Barça aura connu quelques coups d'arrêts (défaite en 1/2 de Champions League face à l'Inter 2010, de même cette année contre Chelsea) face à des
équipes à vocation ultra-défensives mais cela reste des cas isolés qui n'ont su se répéter dans le temps. Il suffit de voir où navigue l'Inter depuis sa victoire en Champions League (2010). Mais
l'Espagne n'est pas la seule à avoir pris cette nouvelle orientation qui veut un football accent ses fondamentaux sur une importante possession de balle et une ligne défensive très haute
afin de récupérer rapidement le ballon, par le biais d'un pressing en asphyxiant.
En effet, l'Allemagne a également entrepris ce chemin lors de sa Coupe du Monde à domicile, en 2006. Dès lors, la Mannschaft a atteint les demi-finales des deux
dernières Coupes du Monde ainsi que la finale de l'Euro 2008. Le club phare allemand, quant à lui, a disputé deux finales de Champions League en 2010 et cette saison. Certes ne
possède pas Xavi-Iniesta qui veut, ce qui fait une différence en termes de trophées, mais force est de constater que l'Allemagne est régulièrement présente dans les matches importants des
compétitions majeures. Il ne manque plus qu'un peu plus de réussite et d'abnégation pour que le peuple allemand puisse célébrer un nouveau titre majeur qui manque depuis 1996 à la sélection et
2001 à ses clubs.
Pour l'Italie, cette vocation de privilégier un football voué à la conservation du ballon et l'offensive est toute récente. Au lendemain du fiasco de la Coupe du Monde Sud-Africaine et avec les retraites internationales de certains cadres, la fédération a décidé de revoir toute son organisation. Longtemps cataloguée comme la nation du Catenaccio (tactique reposant sur une assise défensive de premier ordre avec des actions de contre-attaques) le président Abete a décidé d'entreprendre un nouveau chemin : celui d'un football plus riche offensivement. Pour ce faire, de nombreux "dinosaures" de la fédération ont été remerciés, tous remplacés par des anciennes gloires du milieu. Ainsi, Arrigo Sacchi, Gianni Rivera et Roberto Baggio se sont vus proposer des postes de la fédération avec comme but de créer une alchimie de jeu et attitudes tactiques, dès plus jeunes jusqu'à la Nazionale majeure. Une Nazionale qui sera remise aux mains de Cesare Prandelli, l'ancien entraîneur de la Fiorentina qui avait justement offert par le passé des intentions de beau jeu. Difficile de changer des philosophies. Mais quand on veut on peut. Et les résultats obtenus jusqu'ici par Prandelli et ses joueurs, sont train de justifier les choix pris par les dirigeants italiens.
Le Portugal aussi privilégie le beau jeu. Parfois il fut particulièrement alléchant, d'autrefois un peu moins. Disons surtout que les portugais font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont. A l'image des Eusebio, Rui Costa, Figo ou aujourd'hui Cristiano Ronaldo, la qualité n'a jamais manqué à la sélection portugaise. En revanche, l'histoire nous rappelle qu'il a bien souvent manqué un gardien et un avant-centre de très haut niveau. Ce qui n'a pas empêché le Portugal de produire du beau football mais un manque de réalisme chronique en a bien souvent condamné les belles prestations. Nonobstant, ces dernières années les portugais ont régulièrement été présents sur la scène et plutôt devant que derrière. Finalistes malheureux de leur Euro en 2004, ils étaient également en demi-finale de la Coupe du Monde 2006, en quarts de l'Euro 2008 et enfin en huitième de finale de la dernière Coupe du Monde.
C'est pour cela que voir le Portugal, l'Espagne, l'Allemagne et l'Italie à ce stade là de cet Euro 2012 n'est pas le fruit du hasard. Ces quatre nations, issues des groupes B et C (autrement dit les plus relevés de la compétition), sont parvenues à se hisser en demi-finale par le biais de leur jeu attractif et offensif. Qui plus, qui moins mais l'idée reste celle de dominer l'entrejeu, remonter la défense et prendre à défaut la vigilance des adversaires par le biais d'accélérations verticales.
Dans le dernier carré de cet Euro 2012, il n'y a pas de place pour la Grèce et sa défense cadenacée, ni même pour l'Angleterre et ses deux lignes de 4 joueurs devant la surface de réparation. Autrement dit, l'Euro 2012 met le beau jeu à l'honneur.
PORTUGAL - ESPAGNE
Portugal (4-3-3). Depuis le début de l'Euro, le sélectionneur, Paulo Bento utilise un schéma en 4-3-3 avec un avant-centre (Postiga ou Almeida) et deux ailiers que sont Cristiano Ronaldo et Nani. Une tactique qui permet au sélectionneur d'attaquer l'adversaire à 6 ou 7 joueurs lorsque les latéraux (Coentrão et Joao Pereira) montent et de défendre en 4-5-1 avec le soutien des ailiers dans l'entrejeu. Ce qui en fait une équipe solide et particulièrement redoutable en contres, avec la rapidité des Ronaldo et Nani. Les coups de pieds arrêtés sont également un atout de la sélection de Bento. Aussi bien défensivement que offensivement, Alves et Pepe apportent des centimètres et une grande capacité dans le jeu aérien. Il sera donc difficile de les surprendre sur la hauteur. En revanche, l'interrogation réside sur l'efficacité de la protection défensive amenée par le trio Veloso-Meireles-Moutinho dans l'entrejeu. Dans un domaine où l'Espagne excelle, on devrait rapidement obtenir notre réponse. Jusqu'ici le Portugal s'est incliné contre l'Allemagne (0-1) puis a remporté ses 3 autres matches : 3-2 au Danemark, 2-1 au Pays-Bas et 1-0 contre la République Tchèque en quart.
Espagne (4-3-3). Faut-il encore présenter la Roja ? Si la philosophie reste inchangée, c'est également le cas de bons nombres des joueurs composant cette grande équipe depuis quatre ans. L'un des meilleur gardiens au monde, Casillas, avec devant lui le duo axial Pique-Ramos et dans les couloirs Arbeloa et le prometteur Jordi Alba de Valence. Dans l'entrejeu, Busquets-Xabi Alonso-Xavi puis devant Iniesta-Silva sur les ailes et, exceptionnellement, Negredo en pointe de l'attaque. Le sélectionneur, Vicente del Bosque a donc opté pour un avant-centre de fonction plutôt que Fabregas. Le tout devrait permettre aux espagnols de jouer davantage sur la profondeur. La critique est unanime, l'Espagne a toutes les qualités pour aller au bout d'un triplé historique. Mais en a-t-elle les ressources physiques nécessaires ? C'est une autre question. En effet, durant le premier tour, à l'exception de la belle rencontre face à l'Italie on n'a pas vraiment eu l'occasion de voir l'Espagne hausser le rythme du jeu. D'où les difficultés à se défaire de la solide Croatie. Quant à l'Irlande ou la France en quart, ces matches ne font pas véritablement office de tests étant donné que les deux formations avaient littéralement refusé le jeu lors de leurs oppositions. Difficile donc de situer l'Espagne sur le plan athlétique. Gageons que la rencontre contre les portugais nous révèlera également cette inconnue. Jusqu'ici, l'Espagne a concédé un match nul 1-1 contre l'Italie pui remporté ses 3 autres rencontres : 4-0 à l'Irlande, 1-0 à la Croatie et 2-0 à la France en quart.
ALLEMAGNE - ITALIE
Allemagne (4-3-2-1). Description à venir...
Italie (4-3-1-2 ou 3-5-2). Description à venir...