EURO 2012 : les enjeux

 


L'ESPAGNE
EN LIGNE DE MIRE

 

 

 



 

Après 2 années de course à la qualification, l'heure d'en découdre est arrivée. Les 16 pays participants à la phase finale de l'Euro 2012 sont dans les starting-blocks. Le match d'ouverture, Pologne-Grèce, se déroulera dès 18h. En attendant le début des hostilités, jetons un oeil sur les forces en présence qui tenteront de mettre un terme à la suprématie de la "Roja".

 

 

8 juin 2012, nous y sommes : l'Euro est lancé. Mais avant de parler des futures prouesses des acteurs et de polémiquer sur les erreurs d'arbitrage, il convient de faire un point sur les forces en présence qui s'opposeront durant ce Championnat d'Europe des Nations en Pologne et Ukraine.

 

 

Les favoris 

 

ESPAGNE. Championne d'Europe en titre. Mais aussi, Championne du Monde en titre. Telle est la carte de visite avec laquelle, la sélection Espagnole se présente à l'Euro 2012. La première nation du monde assoit sa suprématie depuis près de 4 ans. Souvenez-vous, tout avait commencé le soir du 22 juin 2008, à Vienne, pour le compte d'un 1/4 de finale historique face à l'Italie. Jusqu'ici, la sélection de Luis Aragones était encore et toujours désignée comme une bonne nation de football, capable de produire du beau jeu sans toutefois parvenir à passer l'épaule lorsqu'une autre grande nation du football se dressait devant elle. Ce soir-là, les hommes d'Aragones dominaient l'entrejeu face aux Italiens, champions du monde en titre à l'époque, sans réussir à trouver la faille. Les traditionnels démons repassaient alors dans les têtes des joueurs de la Roja. Néanmoins, le sort leur réservera une issue favorable puisque c'est au cours de la séance des tirs au but que l'Espagne obtiendra son billet pour les demi-finales de l'Euro 2008. Ce soir-là, le blocage psychologique des Espagnols s'est définitivement envolé et désormais, rien ne pourra arrêter l'ascension des Ibériques. Lorsqu'on a tout gagné, on peut difficilement mieux faire. Nonobstant, gageons que Casillas et ses acolytes auront à coeur de défendre au mieux leur titre continental et pourquoi pas aller chercher un triplé (Euro, Mondial, Euro) jamais réalisé jusqu'ici. Beaucoup dépendra de la condition physique des troupes de la Roja, après une saison longue et exténuante notamment pour les joueurs madrilènes et catalans.

 

PAYS-BAS. Finaliste malheureux de la dernière Coupe du Monde, les Hollandais font logiquement parti des favoris à l'aube de l'Euro 2012. L'effectif n'a connu que de sensibles retouches et est donc très compétitif. La grande difficulté pour les Oranje sera de sortir sans encombre de leur groupe. Le groupe B, aussi appelé : le groupe de la mort. Composé du Danemark, du Portugal et de l'Allemagne. Les hommes de Van Marwijk s'appuieront sur leurs joueurs offensifs Robben-Sneijder-Van Persie pour faire parler la poudre. A l'heure actuelle, les avis concernant les Pays-Bas ne divergent pas énormément de l'Espagne pré-2008 : "Une équipe qui produit un football spectaculaire sans parvenir à franchir la dernière marche". Soit, le passé étant un bon conseiller, le scénario peut vite s'inverser. Il faudra donc compter avec les Oranje.

 

ALLEMAGNE. En termes de beau jeu, l'Allemagne a conquis son monde lors du Mondial Sud-Africain. Le trio Podolski-Özil-Müller placé derrière le buteur incontournable, Miroslav Klose, en avait fait rêver plus d'un. Une équipe jeune et offensive avec des résultats à la clef. Capable d'infliger un 4-1 à l'Angleterre (1/8 finale) puis un 4-0 à l'Argentine (1/4 finale). La Mannschaft avait échoué en demi-finale à Durban, face à l'Espagne (0-1). Les Espagnols étaient parvenus à faire déjouer les Allemands qui s'étaient repliés en défense durant une bonne partie de la rencontre. Un manque de courage qui restera comme le seul regret que la presse germanique formulera à l'issue de la compétition. Aujourd'hui, ces jeunes joueurs ont 4 ans d'expérience supplémentaire et beaucoup sont désormais au point culminant de leur carrière. Difficile de ne pas en faire un favori de ce Championnat d'Europe.

 

 

Les outsiders

 

FRANCE. Tête de série de nos outsiders, la sélection française emmenée par Laurent Blanc. Invaincue depuis 17 matches, les Bleus sont bel et bien de retour aux affaires avec un groupe jeune et volontaire. La tâche est conséquente puisqu'il s'agit d'effacer le scandale du Mondial Sud-Africain. Jusqu'ici, Laurent Blanc peut être fier de ses joueurs qui ont pratiquement effectué un parcours sans faute. La richesse de l'effectif fait de l'Equipe de France un outsider a respecté. La grosse interrogation réside du côté des vestiaires où de nombreuses fortes têtes pourraient éventuellement semer la zizanie en cas de mauvais départ dans la compétition. A Laurent Blanc de mener avec habileté le bâton et la carotte.

 

ITALIE. La Squadra Azzurra aussi devait se racheter une fierté auprès de ses supporters après la calamiteuse Coupe du Monde de 2010. Cesare Prandelli a repris les rennes de la sélection en apportant une nouvelle philosophie de jeu très axé sur la possession de balle. En outre, de nombreux joueurs écartés par l'ancien sélectionneur comme Cassano ou Balotelli, font leur retour dans une équipe toute en folie et imprévisibilité. L'Italie a obtenu son pass pour la phase finale de l'Euro 2012 de manière convaincante. Toutefois, des blessures, à l'image des ligaments croisés de Giuseppe Rossi, les trois dernières sorties ainsi que le scandale du "Calcioscommesse" ont quelque peu miné l'ambiance et les certitudes de la troupe transalpine avant son départ en Pologne. Difficile également de jauger la condition physique du talentueux Antonio Cassano (opéré au coeur durant l'année) et le tempérament tumultueux de son confrère d'attaque, Mario Balotelli. Toutefois, n'enterrons pas l'Italie avant l'heure. S'il est vrai que la Squadra Azzurra a remporté qu'une seule fois l'Euro, il y a plus de 40 ans en arrière (!), il ne faut pas oublier que cette séléction n'est jamais aussi forte que lorsqu'elle est décriée par la critique et dos au mur. Souvenez-vous du Mondial 1982 ou plus récemment encore, de celui de 2006 en Allemagne.

 

ANGLETERRE. L'équipe d'Angleterre aurait pu faire figure de favorite après sa bonne campagne de qualification. A quelques détails près : le départ fracassant, à quelques mois de la compétition, du sélectionneur Fabio Capello mais aussi et surtout les nombreuses blessures (Lampard, Cahill) last-minute qui sont venues miner l'effectif Anglais qui, faut-il le préciser, sera privé de Wayne Rooney durant les premières rencontres de la compétition. Dans un groupe composé de la France, la Suède et l'Ukraine, cela peut forcément avoir une incidence négative. Aux Anglais de nous démentir !

 

PORTUGAL. Soyons sincère, si le Portugal a sa place dans le paragraphe des "outsiders", il le doit en grande partie à la saison époustouflante de son capitaine, Cristiano Ronaldo. Un joueur qui pourrait pourquoi pas, avec un bon résultat à l'Euro, remporter un second Ballon d'Or. Le problème de la sélection Portugaise ? C'est probablement la limite des bonhommes qui l'entourent ou du moins de ceux qui le devancent. Pour que le joyau du Real Madrid ne soit pas livré à lui-même, il lui faudra trouver un partenaire d'attaque convaincant. Un homme qui pourrait répondre au nom d'Helder Postiga, malgré le fait qu'il n'a pas la faveur des pronostics initiaux. Avec l'Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark, il conviendra de définir un système efficace le plus rapidement possible.

 

 

Gare aux surprises !

 

En vrac mais pas en vain, les autres équipes qui pourraient bien nous surprendre, à l'image de la Russie d'Arshavin lors de l'Euro précédent.

En tête des surprises, difficile de ne pas citer les deux pays hôtes : la Pologne et l'Ukraine. C'est bien connu, galvanisées par leur public, ces équipes donnent toujours du fil à retordre à leurs adversaires et on se souvient encore de la surprise Coréenne au Mondial 2002.

Attention également à la Russie, déjà surprenante en 2008, qui vient d'aligner un 3-0 à l'Italie, pour le compte d'un match de préparation. Mais aussi à l'Irlande de Trapattoni, qui après avoir raté une Coupe du Monde pour une main de Thierry Henry, compte bien profiter de cette prestigieuse scène européenne pour montrer ses capacités.

Enfin, la République Tchèque a un bon coup à jouer dans son groupe A avec une possibilité en or de disputer un quart de finale. Après, la tâche devrait s'avérer plus compliquée puisqu'il s'agira d'affronter une équipe issue du "groupe de la mort". Sans oublier, la Grèce, le Danemark et la Croatie, toutes trois désignées comme les arbitres de leur groupe et qui évolueront sans pression sur leurs épaules mais avec une véritable carte blanche pour surprendre la critique.

 

Alors, selon-vous, qui succédera à l'Espagne ? En attendant de le savoir...  

 

 

 

UN EXCELLENT EURO À TOUS !

 

 

 

Mike Chiavaroli