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C.RONALDO - AC MILAN :
LE PROCHAIN FEUILLETON ?
Au cours d'une interview accordée à la télévision italienne, Silvio Berlusconi réitère son rêve le plus fou : faire venir la star du Real Madrid à l'AC Milan. Le président Rossonero a ainsi lancé ce qui pourrait être le feuilleton de l'été. Un transfert difficilement réalisable mais pas forcément impossible pour celui qui est parvenu à recruter Ronaldo, Ronaldinho, Beckham ou encore Zlatan Ibrahimovic lors des 5 dernières années. Le destin de Cristiano Ronaldo se jouera ces prochains mois et son épilogue pourrait bien être endiablé.
« Je ne pourrais pas dire non à Cristiano Ronaldo. Mais seulement à un prix décent en raison de la crise économique », lance Silvio Berlusconi. Une déclaration qui annonce la couleur de l'été à venir. D'autant plus que le patron de l'AC Milan n'en est pas à sa première déclaration concernant la star portugaise.
Une scène révélatrice
Tous les chemins mènent à Rome. Dans le cas ou Cristiano Ronaldo rejoindrait l'AC Milan, il faudrait reconnaître à la ville éternelle d'avoir été témoin des prémices du rêve.
Le soir du 27 mai 2009, le stadio Olimpico de Rome accueille la finale de la Ligue des Champions. L'affiche voit l'opposition des anglais de Manchester United aux espagnols du FC Barcelone. Sur le terrain, Cristiano Ronaldo défend son titre remporté la saison précédente face à Lionel Messi. En tribune, Silvio Berlusconi se ravit du spectacle offert par des catalans intenables qui remporteront le trophée sur un score de 2-0. Vient alors le temps de la cérémonie officielle. Les joueurs Manchuniens montent dans les tribunes pour chercher leur médaille. Lorsque Cristiano Ronaldo, déçu de la défaite, empoigne la main de Silvio Berlusconi, ce dernier lui souffle quelques mots à l'oreille et réussi à obtenir un sourire en retour. Une scène banale pour bon nombre de téléspectateurs mais certainement pas pour les plus avertis. Plus tard, on apprendra que les mots chuchotés à l'oreille de la star portugaise furent les suivants : « Je t'amènerai au Milan ». Cristiano remercie pour l'intérêt et affirme que l'hypothèse de l'AC Milan pourrait être une possibilité à l'avenir. Un mois plus tard, Ronaldo signera finalement au Real Madrid pour un transfert record de 94 M€. Mais il en faut plus pour arrêter les velléités de Silvio Berlusconi.
Une forme époustouflante dans l'ombre du Barça
Avec le retour de Florentino Perez à la tête du Real Madrid, les Blancos souhaitent interrompre la série de succès leurs rivaux catalans. Pour cela, rien de mieux qu'une pluie de stars. Comme au début du millénaire avec les acquisitions de Figo, Zidane, Ronaldo et Beckham, Florentino Perez ne lésine pas sur les moyens et s'attache les services de Cristiano Ronaldo et Ricardo Kakà, autrement dit les meilleurs joueurs du moment avec Lionel Messi. Perez se dit qu'en ayant deux des joueurs figurant dans le top 3, il fera forcément main basse sur les différents trophées. La différence c'est que le temps du Barcelone hollandais, certes spectaculaire mais qui finissait les saisons entre la 4ème et la 6ème place du classement, est révolu.
Les nouveaux galacticos ont désormais face à eux celle qu'on surnomme déjà comme "la meilleure équipe de tous les temps". Une équipe rôdée qui se bonifie au fil des saisons alors que les madrilènes, eux, doivent repartir de zéro à savoir définir une identité de jeu en intégrant au mieux les nouvelles recrues. La saison 2009-10 s'annonçait donc difficile. Elle le sera. Les Blancos s'inclineront à deux reprises contre le Barça (1-0 et 2-0) et seront finalement distancés de 3 petites longueurs au classement. Le bilan comptable de cette saison (96 points) est pourtant exceptionnel pour le Real Madrid. Il l'est encore plus pour Cristiano Ronaldo, capable d'inscrire 26 buts en 29 matches de Liga et 7 buts en 6 rencontres de Champions League. Oui mais le Barça (99 points) et Messi (34 buts/35 matches de championnat et 8 buts/11 matches de Champions League) font encore mieux.
Si la première saison devait être transitoire, dès la seconde saison les critiques s'attendaient à voir un Real Madrid capable de se défaire de Lionel Messi et ses acolytes. Pour cette saison 2010-11, Florentino Perez fait même venir le gourou des entraîneurs : José Mourinho. Où il va, il gagne. Deux des meilleurs joueurs de la planète et le meilleur entraîneur, tout semble enfin réuni pour que le Real Madrid devant son rival historique. Une fois de plus, il n'en sera rien. Les madrilènes vont une nouvelle fois subir la domination des catalans en championnat. Pire. Ils seront même éliminés par ces mêmes catalans en demi-finale de la Champions League. Seul lot de consolation, la Coupe d'Espagne que les madrilènes parviennent à arracher au FC Barcelone grâce à un but de Cristiano Ronaldo justement. Un Cristiano Ronaldo qui s'est encore surpassé au cours de la saison avec ses 40 buts inscrits en 34 matches de championnat et 6 buts en 12 rencontres de Champions League. Des statistiques ahurissantes qui lui permettront de remporter le soulier d'or. Pour le reste, ses records resteront vains : les trophées majeurs et le ballon d'or s'envolent une fois encore en direction de la Catalogne.
Berlusconi, le retour
Cristiano cartonne mais ça ne suffit pas à son équipe pour remporter des titres. Le Milan AC de son côté vient de reconquérir le trône de l'Italie en devançant les restes de la Dream Team de Mourinho, l'Inter. L'appétit vient en mangeant. Renouer avec le succès sur le territoire national à donner aux Rossoneri l'envie de retrouver un niveau compétitif en Europe. Ainsi, après les recrues remarquées et réussies de Zlatan Ibrahimovic et Robinho, Silvio Berlusconi tente une nouvelle approche : « Je veux Cristiano Ronaldo au Milan. J'ai donné carte blanche à Galliani », précise le président du club lombard. La rumeur aura un certain impact en raison de la seconde saison (presque) vierge de la star portugaise. Interrogé sur la question, José Mourinho répondra avec ironie : « Si Ronaldo s'en va, je pars aussi », exprime l'entraîneur du Real Madrid qui affirme sa volonté de ne pas se séparer de son joyau. Statistiquement, il est reconnu que les équipes de Mourinho évoluent toujours mieux et surtout gagnent beaucoup lors de la deuxième saison. Cristiano Ronaldo décidera donc de faire confiance à son technicien et essayer à nouveau le challenge d'interrompre la glorieuse série de l'armada catalane. Pas de Ronaldo et donc aucune raison de faire de folie sur le mercato pour Silvio Berlusconi. Tout vient à temps à qui sait attendre...
La dernière chance
Deux saisons, une Coupe d'Espagne. C'est peu, très peu pour l'un des plus grands clubs de la planète comme le Real Madrid. Nonobstant la campagne faramineuse avant son arrivée, José Mourinho a encore puisé dans la caisse de Florentino Perez pour recruter de nouveaux joueurs (Canales, Di Maria, Pedro Leon, Khedira, Carvalho ou encore Özil) et les succès ne sont pas encore au rendez-vous. Au contraire, le Real a semble-t-il perdu davantage de terrain sur le Barça si l'on s'en tient aux dernières confrontations qui ont largement tournées en faveur des catalans. Pourtant les scénarios ont souvent évolués. Le Real a même parfois mené dès les premières minutes de la rencontre mais en vain. L'issue, elle, fut toujours la même : victoire de Messi et ses coéquipiers. Les supporters madrilènes sont souvent mécontents du jeu produit par leur équipe, les dirigeants ne défendent plus Mourinho devant la presse et lors des rencontres décisives Ronaldo semble voué à lui-même sur le terrain. Autrement dit, rien ne va plus et le temps imparti pour trouver le remède ne sera pas éternel.
Vous comprendrez donc que la saison 2011-12, actuellement en cours, est celle des verdicts et surtout des décisions du côté de la capitale espagnole. Mourinho a exigé la carte blanche pour manager ses joueurs, il l'a obtenu. Mais cela aura bel et bien un coût : si la saison devait s'avérer négative, le technicien portugais serait fort probablement le premier à se voir remercier. Fort heureusement pour lui et les supporters madrilènes, à 13 rencontres du terme, son équipe pointe en tête du championnat et ce avec 10 points d'avance sur les hommes de Guardiola. En Europe, le Real Madrid est également en passe de se qualifier pour les quarts de finale de la Champions League. Tout roule comme sur des roulettes pour José et Ronaldo (déjà auteur de 30 buts en 24 rencontres de Liga). Du moins jusqu'au prochain Classico, programmé le 22 avril prochain pour le compte de la 35ème journée de Liga. Si les madrilènes parvenaient à se présenter au rendez-vous avec leurs 10 longueurs d'avance, ils devraient être à l'abri d'une mauvaise surprise sinon... Quant à l'Europe, le parcours semble également prometteur pour ce Real qui a littéralement écrasé la concurrence en phase de groupe. Une fois encore, à condition d'éviter une équipe vêtue de Blaugrana. Car si l'on peut gagner un championnat en perdant le Classico, il semble utopique de vouloir monter sur le toit de l'Europe sans avoir à passer par "la meilleure équipe du moment".
Pourtant, Mourinho devra trouver une solution car un énième échec ne lui sera pas pardonné. Ni par les supporters, ni par les dirigeants. Sans oublier la patience de Ronaldo qui arriverait elle aussi à son terme. Une dernière chance pour José, une nouvelle pour Silvio.
Le présent dit Real, l'histoire dit Milan et l'avenir ?
« L'histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l'invincible espoir », disait le politicien français Jean Jaurès. Une citation à laquelle Silvio Berlusconi doit certainement penser lorsqu'il a une idée fixe en tête. Après tout, il faut l'avouer : en ce qui concerne le football, Silvio est toujours parvenu à ses fins. Souvent ça a pris un peu de temps mais le résultat fut tout de même couronné de succès. Et ce n'est pas le bras droit du président, Adriano Galliani (administrateur délégué) qui nous contredira lui qui aime rappeler que « Ce qui compte ce n'est pas le temps qu'on attend mais qui on attend. » Pour Cristiano Ronaldo, l'attente pourrait bien être arrivée à son terme.
Silvio le sait : pour obtenir un grand joueur il faut de la volonté, un bon sens de persuasion et beaucoup de patience. La patience, ça tombe bien le président lombard n'en manque pas. Dans le cas de Cristiano Ronaldo, avec cette ultime déclaration faite dans la semaine à une télévision italienne, nous en sommes arrivés au 3ème "rappel" officiel. Vous vous souviendrez sans aucun doute de la poignée de main le 17 mai à Roma et de la "carte blanche" donnée à Galliani l'été dernier. L'histoire est là pour nous rappeler qu'un cas similaire s'est soldé favorablement au bout du 3ème rappel.
Ronaldinho ça vous dit quelque chose ? Oui, celui qui était encore considéré comme le meilleur joueur du monde en 2005-06 et qui finirait sans aucun doute sa carrière au FC Barcelone. En milieu de cette même saison qui aboutira à la conquête de la Champions League pour Ronnie (victoire 1-0 contre Arsenal au Stade de France), Silvio Berlusconi avait déjà eu l'odace de déclarer son intérêt pour le fantasque brésilien. En marge du jubilée de Demetrio Albertini, le Milan AC recevait le FC Barcelone juste une poignée de jours avant de s'affronter en demi finale de Champions League. Ce soir-là, les tifosi italiens ne manquèrent pas d'ovationner Ronaldinho à son entrée tout comme après chacun de ses gestes. A l'issue de la rencontre, Berlusconi s'exclamera : « Je rêve de voir jouer Kakà et Ronaldinho sous le maillot du Milan. » Début du feuilleton.
Le Milan AC courtisera Ronaldinho durant les saisons 2006-07 et 2007-08, avant de réaliser enfin le transfert tant attendu à l'aube de la saison 2008-09. Le
compte est bon, au 3ème rappel. Certes, à la différence du brésilien à l'époque, Ronaldo est encore au top de sa forme et amplement apprécier dans la capitale mais une équipe qui
ne parvient plus à remporter un trophée majeur pèse inévitablement sur ses plus grandes stars. La sensation est que, cette année comme jamais auparavant, le destin du Real Madrid ne tien qu'à un
fil. En cas de non succès (national ou européen), Florentino serait contraint de remercier Mourinho. Alors, Ronaldo pourrait à son tour décider de s'envoler vers d'autres cieux pour
retrouver la lumière. Et lorsqu'on sait qu'un sourire et une poignée de main peuvent valoir mille mots, la localisation de cette lumière laisse peu de doutes et dans ce sens, l'histoire donne
raison à Silvio Berlusconi.
Alors Cristiano Ronaldo ira ou n'ira pas au Milan AC ? Le feuilleton a déjà bel et bien commencé et il nous promet un été endiablé.