

Football | Coupe du Monde 1998
"RONALDO AURAIT
PU MOURIR"
Bruno Carù, président de la société italienne de la cardiologie du sport, revient sur les causes du malaise de Ronaldo à la veille de la Finale de Coupe du Monde 1998. A l'époque, le diagnostic des médecins penchait pour une crise d'épilepsie liée au stress d'avant-match. 13 ans plus tard, retour sur un secret jamais révélé.
"Ce soir-là, Ronaldo aurait pu mourir sur le terrain". Cette affirmation provient de Bruno Carù, un cardiologue mondialement connu, qui a pu examiner toute la documentation médicale recueillie par le docteur Volpi, envoyé à Paris lorsque Ronaldo fut victime d'un malaise, à quelques heures de la finale de la Coupe du Monde 1998. Selon le cardiologue, le diagnostic établi à l'époque a tout simplement été bâclé et les conséquences auraient pu être tragiques.
Un problème cardiaque
Ronaldo ne s'est pas affalé dans sa chambre d'hôtel en raison d'une crise d'épilepsie liée au stress d'avant-match mais bien à cause d'un problème cardiaque. C'est du moins l'avis de Bruno Carù. "Il était couché sur son lit et regardait un Grand Prix de Formule 1 à la télévision. Il a alors plié anormalement sa tête ce qui a eu pour effet de lui couper la circulation sanguine. Ceci a entraîné une chute de la fréquence cardiaque et de la pression sanguine. Ronaldo a alors été victime de convulsions avant de tomber dans les pommes", explique Carù.
Roberto Carlos, son compagnon de chambre, alerte immédiatement les secours et émet l'hypothèse d'une crise épileptique. Ronaldo est alors transporté à l'hôpital où il intègre le service de neurologie. "Le joueur fut soumis à une batterie d'examens mais le neurologue n'a pas jugé utile d'étudier l'électrocardiogramme. Il n'a probablement même pas été lu. C'est la première chose que nous avons fait avec le docteur Volpi lorsque le médecin rentra de Paris avec tous les documents. Il s'avère que cet électrocardiogramme démontre qu'une fois la crise passée, Ronaldo avait une fréquence cardiaque de 18 pulsations par minute. Cela signifie qu'au moment de la crise, le coeur s'était arrêté de battre. Autrement dit les médecins français se sont entêtés et se sont fiés au diagnostic de la crise d'épilepsie émise par Roberto Carlos et non par un médecin".
Un médicament dangereux
Qui dit mauvais diagnostic dit forcément mauvais remède. "Ils lui ont administré un médicament très puissant, bon pour l'épilepsie mais certainement pas recommandé pour les problèmes cardiaques. Un sédatif très lourd, le Gardenale, qui avait justement été utilisé par Marylin Monroe pour se suicider. Ce sédatif réduit et inhibe fortement l'activité cérébrale. C'est ce qui explique la prestation plus que décevante de Ronaldo en finale. Cela explique aussi les images du joueur qui, le lendemain, descend de l'avion de retour au Brésil en titubant comme s'il était ivre". Un témoignage qui fait froid dans le dos et mérite un suivi.