LITTÉRATURE

 




MOI, IBRA

 

 

 

 

 

 

Le roman autobiographique du footballeur suédois, Zlatan Ibrahimovic, contient une centaine d’anecdotes liées à ses origines, sa profession et à des personnages atypiques. Le récit débute avec son enfance à Rosengard, quartier difficile de la ville de Malmö, et nous emmène jusqu’à la conquête de la Supercoupe d’Italie au mois d’août 2011. Une aventure riche en rebondissements qui s’articule par le biais d’un fil conducteur omniprésent : suivre ses convictions envers et contre tout.

 

 

Dans ses mémoires de 389 pages (« Moi, Ibra »), Zlatan Ibrahimovic, fils d’émigrés d’ex-Yougoslavie, y développe anecdotes, récits de rencontres, buts importants de sa carrière ou encore les descriptions des personnages phares de son existence. Un voyage qui l’a mené d’une misérable vie à Rosengard jusqu’à ses plus grands rêves de gloire. Cette autobiographie nous révèle un Zlatan sous différentes facettes : en tant que fils, frère, père et footballeur. De nombreux obstacles à franchir, sur le terrain mais aussi en-dehors, des récits qui témoignent de son amitié avec Maxwell (footballeur brésilien), d’échanges tout à fait originaux avec Mino Raiola (son agent) mais également la récente guerre psychologique avec l’entraîneur du FC Barcelone, Guardiola. Des entraîneurs qui ne l’ont jamais laissé indifférent, et vice versa. Ainsi, Zlatan évoque le « respect » pour Capello qui à son arrivée en Italie lui a fait comprendre que seule la finalité d’un but lui permettrait de se faire un nom. L’amour pour Mourinho : « un motivateur hors du commun pour qui j’aurai pu tuer ». Le tout avec deux liens indissociables : le football et la famille. Helena, son épouse et ses fils Maximilian et Vincent, unique certitude pour faire face aux moments de difficultés.

 

Rosengard, passions et conviction

 

La ville natale de Ibrahimovic joue un rôle central dans sa vie : le quartier de Rosengard en particulier, a formé les traits de son caractère et ne l’a jamais abandonné. Du temps où il volait des bicyclettes pour se rendre à l’entraînement, jusqu’à son retour à Malmö pour le match amical le 14 août dernier avec son club actuel, l’AC Milan. Direct et instinctif, le natif de Malmö est en conflit avec l’étiquette du « bad boy » qui lui colle à la peau. A l’époque, par les parents de ses coéquipiers des clubs amateurs, aujourd’hui par les médias. Soit, Zlatan a tracé son chemin et répondu sur les terrains.

Outre le football, Zlatan dévoile son faible pour d’autres passions : les jeux vidéos, une véritable drogue pour lui. Les voitures de sport. Mais aussi les tatouages qu’il a découvert lors des dernières années et pour lesquels il y a pris goût.

Toutefois, il est évident que sa première passion reste le football. Une passion qu’il a cultivée en reproduisant les gestes techniques des brésiliens Ronaldo (son idole) et Romario, dont il regardait les vidéos des heures durant sur l’ordinateur. Réussir à se distinguer dans un monde qui l’a toujours étiqueté comme quelqu’un de « différent », réussir grâce à son habilité avec le ballon et à une confiance en soi digne de son maître spirituel, le boxeur Muhammad Ali : telle est la clef du succès de Zlatan.

 

Cette autobiographie permet au lecteur de se faire une idée plus précise sur le tempérament de Zlatan Ibrahimovic, jugé « tumultueux » par la plupart des médias. Une problématique qui trouve sa source dans son enfance difficile à Rosengard, là où tout a commencé. Car comme le souligne l’introduction du livre : « On peut enlever un enfant du ghetto mais on ne peut pas enlever le ghetto de l’enfant ». Zlatan Ibrahimovic est un enfant du ghetto, il le revendique et il en est fier.

 

Mike Chiavaroli

 

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Article extrait de « La Gazette de Genève »