

Calcioscommesse
LA CHASSE AUX SORCIÈRES
SE POURSUIT
La saga du Calcioscommesse a connu
un énième rebondissement mardi matin avec l'arrestation de quatre individus et de nombreuses perquisitions. Un nouvel épisode qui a vu les apparitions, entre autres, de Gennaro Gattuso et
Cristian Brocchi tous deux mis sous enquête par le parquet de Crémone. Retour sur une mise en scène pour le moins
discutable.
Replay pour ceux et celles qui auraient manqué le dernier volet. Mardi, à l'aube, la police italienne, mandatée par le parquet de
Crémone, a perquisitionné les domiciles de dix joueurs, en activités ou à la retraite, dans le cadre du septième filet de la saga du Calcioscommesse. Les agents ont ainsi récupéré les
ordinateurs, tablettes et autres smartphones des sujets en leur signifiant leur mise sous enquête pour "association de malfaiteurs à des fins de fraude sportive" dans l'affaire des matches
truqués. Petit "secret de tournage", non sans importance, les caméras et journalistes des principaux médias transalpins escortaient les agents de police au moment des perquisitions. Passionnant,
si l'on en oublie la présomption d'innocence : plutôt que d'alimenter une fiction il conviendrait avant tout de préserver l'intégrité d'hommes qui, jusqu'à preuve du contraire, demeurent
innocents.
Deux ans et demi de chasse (au petit gibier)
De la révélation du scandale des matches truqués en juin 2011 au septième filet de l'affaire annoncé ce mardi, 30 mois se sont écoulés. Les six premiers filets avaient mis en ligne de mire plus de 60 clubs de football (et foot à 5) et près de 200 dépendants du milieu du ballon rond.
A ce jour, sept clubs (Crotone, Empoli, Genoa, Grosseto, Udinese, Spezia et Viareggio) ont été blanchi, soit 11% des clubs concernés, au même titre que 40 dépendants, soit 21% des personnes enquêtées. Parmis elles : Nicola Ventola, Christian Vieri, Marco Di Vaio, Kakhaber Kaladze, Simone Pepe, Paolo Cannavaro, Rodrigo Palacio, Andrea Ranocchia, Leonardo Bonucci ou encore Domenico Criscito, ceuilli en grande pompe par les agents de police (et les caméras de télévision) alors qu'il préparait l'Euro 2012 avec sa sélection. Une compétition à laquelle il avait finalement dû renoncer, à tort, puisque la procédure à son encontre était arrêtée, quatre mois plus tard, par faute de preuves.
Certes, Giuseppe Signori (5 ans plus radiation), Cristiano Doni (3 ans et 6 mois), Stefano Mauri (9 mois) et Antonio Conte (4 mois) ont été suspendus mais finalement on constate que la majorité des "gros gibiers", ayant servi l'affaire sur le plan médiatique, n'ont pas été retenus coupables.
La justice se fait dans les tribunaux, pas dans les journaux
Quid de la présomption d'innocence dans tout ça ? Effectivement, il ne faudrait pas oublier ce principe juridique selon lequel toute personne poursuivie doit être considérée comme innocente des faits qui lui sont reprochés tant qu'elle n'a pas été reconnue coupable par la juridiction légalement compétente.