

COUPE DES CONFÉDÉRATIONS 2013
NEYMAR-BALOTELLI
LES MEILLEURS ENNEMIS
Le Brésil et l'Italie s'affrontent ce soir (21h00) à Salvador avec pour enjeu la première du groupe A. L'occasion pour Neymar et Balotelli, les deux enfants prodiges, de se retrouver une deuxième fois sur le rectangle vert. Un rendez-vous particulièrement attendu par les deux stars que tout devrait opposer mais qui ne cessent de se rapprocher.
On les avait quitté le 23 mars à Genève, on les retrouvera ce soir à Salvador de Bahia. Neymar et Balotelli, deux des attaquants les plus talentueux de leur génération, se disputent cette fois-ci la première place du groupe A de la Coupe des Confédérations 2013. Eux qui reprendront vraisemblablement le flambeau des Messi et Ronaldo d'aujourd'hui ou encore des Pelé et Maradona d'hier. A une exception près. Les deux phénomènes en devenir ne cultivent pas la rivalité de leurs illustres prédécesseurs. On peut même dire que leur rapport est fondé sur une profonde estime réciproque. Neymar et Balotelli se sont plu avant même de se rencontrer.
Leur première confrontation, à l'occasion du match de gala à Genève, s'était soldée sur un score de parité (2-2) avec une jolie passe décisive de Neymar et un splendide but de Balotelli (voir vidéo ci-dessous). Après l'accolade amicale de l'avant-match et le traditionnel échange de maillots en fin de rencontre, SuperMario avait même fini par rejoindre Neymar dans les vestiaires pour prolonger leur première rencontre. Aux micros des journalistes, les éloges étaient de mises. «Neymar est très fort», affirmait l'italien. «Je suis fan de Balotelli, c'est un grand joueur et une brave personne», répliquait le brésilien. Une entente manifeste entre deux joyaux appelés à transcender leur sélection lors de la prochaine Coupe du Monde. En attendant, ils ont déjà transformé une possible rivalité en une amitié avérée. Sans en oublier pour autant leur ambition. «Je le félicite pour son but mais le 22 juin prochain à Salvador, je veux le battre», précisait Neymar. Gageons que Balotelli sera habité par la même volonté.
Les affolantes statistiques de l'héritier du Rei
L'héritier de Pelé. Un surnom aussi gratifiant que difficile à porter. Neymar s'y est fait. Arrivé à l'age de 13 ans au Santos FC, ses prestations au sein du célèbre club de "O Rei" ont rapidement fait l'unanimité. Deux ans après avoir intégré le club du Peixe, le Real Madrid le pistait déjà en lui proposant de se transférer en Espagne. Finalement, son père en décide autrement. à 17 ans, Neymar signe son premier contrat professionnel et fait ses débuts dans la foulée contre Oeste, à l'occasion d'un match de Paulista A1. Une semaine plus tard, il inscrira son premier des 138 buts réalisés (en 230 matchs) sous le maillot de Santos. Durant ses 4 années en équipe première, Neymar a remporté trois championnats du Brésil, une coupe brésilienne, une coupe Libertadores et une Supercoupe Sud-Américaine. Bien que Pelé et son impressionnante moyenne de 0.98 but/match soit indétrônable, Neymar est parvenu à devancer Pelé (de 10 buts) et Messi (de 27 buts) au cours de leur 20ème année respective. En sélection, Neymar possède déjà un excellent ratio de 0.6 (22 buts en 36 sélections). Mieux que Messi 0.4 (35 en 82) mais encore moins bien que Pelé 0.8 (77 en 92). Si Neymar devait parvenir à tenir ce rythme de croisière, il devrait pouvoir détrôner Pelé, et devenir ainsi le meilleur buteur de la sélection brésilienne, avant ses 30 ans ! Pour poursuivre sur sa lancée, il endosse désormais le maillot brésilien numéro 10, celui avec lequel "O Rei" a remporté 3 Coupes du Monde...
Un buteur prolifique à l'épreuve du crash-test
Malgré leur fraternité en-dehors du terrain, Neymar et Balotelli n'ont finalement pas grand chose en commun sur la pelouse. Excepté leur énorme potentiel, bien entendu. Neymar évolue sur
l'aile gauche et puise sa force dans sa vivacité, son aisance technique et son sens du but. Actuellement, son physique fluet ne lui permettrait pas de se dépatouiller seul en pointe, à la
différence de l'italien. Neymar a besoin d'espaces pour laisser libre court à sa capacité d'accélération et ses appels dans la profondeur. Une fois lancé au but, il est bien souvent trop tard
pour son adversaire. Ce qui les distingue indéniablement, à ce jour, sont les statistiques. A l'exception de sa première saison, le brésilien a toujours franchi la barre des 20 buts/saison (43,
24, 43) alors que Balotelli n'y est toujours pas parvenu. Certes, le brésilien évoluait dans un championnat dont le niveau est difficilement comparable avec ce qui se fait de mieux en Europe mais
ses réalisations en sélection sont un gage de capacité supplémentaire. Neymar est d'ores et déjà un buteur prolifique et il le prouve encore sur la Coupe des Confédérations. Néanmoins, tout le
monde attend de voir s'il sera capable de réaliser les mêmes prestations sur la scène européenne. L'attente est bientôt terminée puisque l'attaquant brésilien a paraphé un contrat avec le FC
Barcelone. L'épreuve du crash-test européen est imminente.

Neymar
Brésil
21 ans (05.02.1992)
1m74 | 64 kg
Attaquant
● 22 buts en 36 sélections
_COUPE DES CONFÉDÉRATIONS 2013
Jeu | But | Assist | Tir | Passe | Dribble | Note | |
Japon | 76' | 1 | 0 | 2 | 86% | 3 | 8.3 |
Mexique | 97' | 1 | 1 | 4 | 87% | 6 | 9.4 |
173' | 2 | 1 | 6 | 86.5% | 9 | 8.8 |
Un passé douloureux qui laisse des traces
Balotelli est un prédestiné. C'est une des phrases types du sélectionneur italien, Cesare Prandelli. Un véritable père protecteur pour SuperMario. Une aubaine pour celui qui avait toujours eu des rapports tumultueux avec ses entraîneurs. Lorsque Prandelli prend les rennes de la Squadra Azzurra, au lendemain de la débâcle du Mondial 2010, il décide de (re)lancer deux fortes têtes : Antonio Cassano et Mario Balotelli. Une confiance aveugle, un risque à double tranchant que peu de sélectionneurs auraient accepté de prendre. Mais Prandelli, lui, avait déjà compris le personnage. Pour comprendre SuperMario, il faut irrémédiablement s'intéresser à son histoire. Un passé atypique qui fait de lui l'homme, ou plutôt le jeune homme, qu'il est à ce jour. Né à Palerme de parents ghanéens, une malformation intestinale le conduit à de multiples opérations que ses géniteurs ne peuvent prendre en charge. Finalement, il est abandonné à l'hôpital sans aucune nouvelle. Â l'age de trois ans, Mario est finalement confié aux Balotelli, une famille italienne habitant dans la province de Brescia. L'amour de cette famille adoptive a permis à Balotelli de concrétiser ses rêves mais dans le même temps, la plaie ouverte de cet abandon en a inévitablement façonné le caractère. Souvent décrit comme turbulent et mal éduqué, SuperMario a prouvé, au fil du temps, que c'est uniquement en étant entouré de gens de confiance et apprécié à sa juste valeur qu'il était en mesure de donner le meilleur de lui.
Le riche palmarès de SuperMario
Un caractère fragile, un physique dévastateur. Mario Balotelli a puisé dans ses déceptions du passé la force pour atteindre son rêve. Celui de devenir joueur professionnel. Rêve qu'il
réalise à 17 ans avec l'Inter, en décembre 2007, face au Cagliari. Balotelli va disputer une dizaine de rencontres durant sa première saison, qui aboutira sur un premier titre de champion
d'Italie. La saison suivante, Mourinho prend les commandes du club et les choses se compliquent. L'indiscipline de Mario, qui ne s'investit pas suffisamment à l'entraînement, lui coûte une
exclusion de l'équipe. Il terminera tout de même sa saison en inscrivant dix buts et en remportant une Supercoupe d'Italie ainsi qu'un second Scudetto. Sa troisième, et dernière, saison est celle
du fameux "Triplete". Inoubliable pour les Nerazzurri, un peu moins pour Mario qui a encore connu quelques soucis avec Mourinho. Il contribue tout de même à cette saison parfaite en inscrivant
onze buts avant de faire ses valises pour l'Angleterre. Deux saisons et demies avec Manchester City, entraîné par son premier mentor Mancini, qui lui permettent d'incrémenter son palmarès d'un
Championnat d'Angleterre, d'une Coupe d'Angleterre ainsi que d'une Supercoupe d'Angleterre. Statistiquement (30 buts en 80 matchs) Mario fait tout juste mieux que son bilan à l'Inter. En janvier
2013, lasse de ses frasques, le club britannique vend Balotelli à l'AC Milan. De retour au pays, le joueur semble prendre une nouvelle dimension. Le Mario instable, n'est plus. Désormais, le
joueur se met au service de l'équipe et son tempérament est irréprochable comme en sélection. Le mérite revient à ses entraîneurs, Prandelli et Allegri, qui en ont fait un titulaire indiscutable.
Ce qui ne lui était jamais arrivé auparavant. Si le palmarès parlait déjà en faveur de Balotelli, désormais, les statistiques commencent également à le faire. Auteur de 12 buts en 13 matchs avec
l'AC Milan et 10 buts en 24 sélections (dont la moitié ont été inscrits depuis son retour au pays), Neymar est averti : il a un client de taille.
Mario Balotelli
Italie
22 ans (12.08.1990)
1m89 | 88 kg
Attaquant
● 10 buts en 24 sélections
_COUPE DES CONFÉDÉRATIONS 2013
Jeu | But | Assist | Tir | Passe | Dribble | Note | |
Mexique | 88' | 1 | - | 7 | 65% | 2 | 7.8 |
Japon | 94' | 1 | - | 3 | 87% | - | 7.3 |
182' | 2 | - | 10 | 76% | 2 | 7.5 |
