

Football | Champions League
DAS FINALE
UN RÊVE POUR DORTMUND,
UN DEVOIR POUR LE BAYERN
La campagne européenne s'achève ce samedi soir à Wembley (20h45) avec la première finale de Ligue des champions opposant deux clubs allemands. Le Borussia Dortmund face au Bayern Munich ou lorsque deux philosophies se rencontrent pour la conquête d'un titre aussi prestigieux que symbolique. L'histoire ne retiendra qu'un nom.
L'Allemagne tient sa finale. Après l'Espagne (2000), l'Italie (2003) et l'Angleterre (2008) c'est au tour du football allemand d'être sous le feux des projecteurs pour la soirée européenne plus importante de l'année : la finale de la Ligue des champions. L'affiche de cette 58e édition s'achevant ce soir à Wembley met aux prises la jeunesse du Borussia Dortmund (la plus jeune équipe de la compétition) et la noblesse du Bayern Munich (4ème club plus riche au monde). Une rivalité avérée depuis le milieu des années 90', lorsque les jaunes et noirs triomphaient devant le Bayern pour la Bundesliga 96' avant de remporter, en 1997, leur première Ligue des champions (3-1 contre la Juve.. à Munich !) ou encore d'éliminer les bavarois en quarts de finale de la C1, la saison suivante. Si le palmarès est largement favorable au Bayern Munich, la réalité du terrain, elle, promet du suspense.
Le rêve des Schwarz-Gelben
Au bord de la faillite en 2005, à une marche du toit de l'Europe en 2013. Dans l'intervalle, ajoutez deux titres de champion d'Allemagne (2011, 2012), une coupe d'Allemagne (2012) avec deux finales de Supercoupe nationale et vous saisirez l'incroyable ascension réalisée par le Borussia Dortmund lors de la dernière décennie. Cette équipe, entraînée aujourd'hui par Jurgen Klopp, n'est plus qu'à un match du grand BVB qui avait connu ses heures de gloire à la fin des années 90'. Ce soir à Wembley, les jaunes et noirs sont prêts à créer la surprise, comme en 1997.
Si pour leur rival bavarois disputer une finale européenne est devenu un objectif régulier, pour le Borussia Dortmund cela représente une apogée. Un rêve que Lewandowski, Reus et les autres veulent réaliser pour parachever une fabuleuse campagne européenne. Plongés dans le "groupe de la mort" (Real Madrid, Man. City et Ajax), on ne donnait pas cher de leur peau. Pourtant, les jaunes et noirs ont rapidement fait parler leur talent en remportant leur trois matches à domicile tout en restant invaincus à l'extérieur. C'est ainsi qu'ils s'adjugeaient la première place du groupe. Opposés au Shakthar Donetsk en huitième, les allemands ont confirmé leur ténacité en allant chercher un nul (2-2 en Ukraine) avant de régler la pratique dans leur antre (3-0). Les difficultés augmentaient en quart contre Malaga : après le nul en Espagne (0-0), le BVB voit l'élimination se profiler, lorsqu'au match retour, les hommes de Klopp sont menés 2-1 jusqu'à la 90ème minute. Finalement, Reus (91e) et Santana (93e) endosseront leur cap de héros du soir pour hisser leur équipe dans le dernier carré. En demi-finale, les allemands retrouvent le Real Madrid et ne passent pas par quatre chemins : ils refilent 4 buts à Ronaldo et ses copains (4-1) avant de s'incliner à Madrid, sans conséquences, en fin de match (2-0). Pour cette finale, le Borussia Dortmund n'est pas favori mais ne se présentera pas à Wembley vaincu d'avance. Forts d'un parcours phénoménal (7 victoires, 3 nuls, 1 défaite), les joueurs de Klopp ont les moyens, offensifs notamment (23 buts dans cette édition), pour déjouer la machine bavaroise et réaliser leur rêve de gloire.
Le devoir du Recordmeister
23 championnats (8 pour le BVB), 15 coupes d'Allemagne (3 BVB), 4 Supercoupes d'Allemagne (3 BVB), 4 Ligue des champions (1 BVB) et 4 autres trophées européen/international majeurs (2 BVB). Un vaste palmarès qui atteste le fossé séparant le Borussia Dortmund du Recordmeister bavarois. Bien qu'ils disputent le même championnat, le Bayern Munich n'a longtemps pas évolué dans la même cours que son rival. Pour des raisons de talent, parfois. Pour des raisons de disponibilités, souvent. Ces dernières années, les bavarois ont souvent représenté dignement le drapeau allemand sur le continent. Notamment, lors des cinq dernières éditions avec un 1/4 (2009), un 1/8 (2011) et trois finales (2010, 2012, cette année). Ce soir à Wembley, les bavarois disputeront donc leur 3e finale de C1 lors des quatre dernières éditions. Une continuité exceptionnelle au vu de la qualité des concurrents (comme le Barça de Messi ou le Real de C.Ronaldo). Malgré tout, une ombre subsiste. Vainqueurs à 4 reprises de la Ligue des champions, les bavarois ont perdu 5 finales de cette même compétition dont les deux dernières disputées lors de ces trois dernières années. Autant dire que ce soir à Wembley, les hommes de Heynckes ont le devoir de brandir la coupe aux grandes oreilles.
Cette saison, les bavarois ont été habités d'un devoir moral comme l'a confirmé Heynckes à la veille de cette finale. «Être capable de se relever après une telle défaite en finale l’année dernière (1-1, 3-4 TAB contre Chelsea dans leur propre stade) montre que mes joueurs ne sont pas faits du même bois que les autres.» Après une telle désillusion, il ne restait que deux solutions aux bavarois : partir vers d'autres cieux pour essayer d'oublier ou relever la tête et repartir à l'assaut. Ribéry et ses acolytes ont opté pour la deuxième solution. Ainsi, la phase de groupe a été une promenade de santé pour les allemands qui ont cartonné leur adversaire sur leur trois matches à domicile et ne se sont inclinés qu'une seule fois à Minsk. Après avoir remporté leur groupe, le Bayern était opposé aux anglais d'Arsenal pour les huitièmes. Dominateurs en Angleterre (3-1), les allemands ont quelque peu paniqué dans les dernières minutes du match retour lorsque Giroud inscrivait le 2-0. Sans conséquences, les bavarois tenaient le bon bout et rejoignaient la Juventus en quart de finale. Un match piège sur le papier, une promenade sur le terrain. A l'aller comme au retour, les allemands se sont imposés sur le score de 2-0. La montée en puissance du rouleau compresseur bavarois se confirmait en demi-finale face au grand Barcelone. Les allemands écrasaient les catalans à domicile (4-0) avant d'asseoir leur domination au Camp Nou (3-0), obtenant ainsi leur passe pour la finale grâce à un score cumulé de 7-0. L'expérience et la détermination font de l'équipe d'Heynckes, la grande favorite pour la conquête du Graal. Leur parcours est impressionnant (9 victoires, 1 nul, 2 défaites); leur capacité offensive est sans limite (29 buts dans cette édition); quant à leur sentiment de devoir, seul le fait de soulever la coupe dans le ciel de Wembley pourra l'assouvir.
20h45 | Stade Wembley, Londres
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BORUSSIA DORTMUND
BAYERN MUNICH
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Formations
1 | Weidenfeller | (c) | |
26 | Piszczek | ||
4 | Subotic | ||
15 | Hummels | ||
29 | Schmelzer | ||
6 | Bender | ||
8 | Gündogan | ||
16 |
Blaszczykowski |
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11 | Reus | ||
19 | Grosskreutz | ||
9 | Lewandowski |
1 | Neuer |
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21 | Lahm | (c) | |
17 | J.Boateng | ||
4 | Dante | ||
27 | Alaba | ||
8 | Javi Martinez | ||
31 | Schweinsteiger | ||
10 | Robben | ||
25 | Müller | ||
7 | Ribéry | ||
9 | Mandzukic |
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Remplaçants
20 Langerak, 21 Kirch, 27 Santana, 5 Kehl, 7 Leitner,
18 Sahin, 23 Schieber.
Entraîneur : Klopp
22 Starke, 5 Van Buyten, 30 Luiz Gustavo, 44 Tymoshchuk, 11 Shaqiri, 33 Gomez, 14 Pizarro.
Entraîneur : Heynckes
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Arbitre
Nicola Rizzoli
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