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JAVIER PASTORE

L'AC MILAN EN RÊVE

 

 

 

 

 

Si Silvio Berlusconi a finalement confirmé Allegri, donnant suite à la volonté de Galliani et de la Curva, le président lombard en a profité pour imposer diverses directives. Parmi elles, celle de revoir son équipe évoluer avec un meneur de jeu derrière deux attaquants. Aujourd'hui, Galliani a évoqué Diamanti de Bologne mais l'objectif réside de l'autre côté des Alpes.

 

 

Retour aux sources. Alors que l'AC Milan était parvenu à trouver un équilibre avec son schéma en 4-3-3, Adriano Galliani confirmait mercredi que l'équipe se préparait à repasser au 4-3-1-2. Un schéma artisan des dernières grandes conquêtes européennes et internationales du club. Problème, le club lombard ne dispose pas d'un véritable meneur de jeu. Un profil en voie de disparition dans le football moderne. Néanmoins, une solution réside de l'autre côté des Alpes.

Opération secrète

 

«On a décidé de repasser à deux attaquants lorsqu'on a acheté Saponara qui est un milieu offensif. A partir de ce moment-là, il était évident qu'on aurait joué avec le 4-3-1-2 et non plus en 4-3-3», parole de Galliani en marge d'un tournoi de foot organisé en la mémoire de Claudio Lippi, journaliste de Milan Channel récemment défunt. Une explication qui ne convainc pas son monde puisque à l'Empoli comme en sélection U21, Saponara a régulièrement évolué dans une position décentrée. A l'heure du mercato, brouiller les pistes est une pratique privilégiée par les dirigeants. Après Cerci (Torino), les dernières rumeurs évoquaient notamment un retour de Kakà au bercail. Rumeur aussitôt démentie. «Impossible, Kakà n'est pas à notre portée (financière) et il a 31 ans. Diamanti me plait, comme c'est le cas de beaucoup d'autres joueurs», rétorquait Galliani dans la matinée. Diamanti (31 ans) ou un nom de plus pour noyer le poisson.

 

Détourner l'attention publique vers d'autres noms pour mieux se rapprocher de sa cible. Une cible qui réside de l'autre côté des Alpes et répond au nom de Javier Pastore. Souvenez-vous, en décembre dernier le milieu de terrain argentin du Paris Saint-Germain annonçait ses intentions. «D'abord je gagne avec le PSG et ensuite je quitterai la France», révélait El Flaco avant d'apporter des précisions ne laissant pas de place au doute. «Tôt ou tard je jouerai avec le maillot Rossonero. J'en suis convaincu. J'ai un merveilleux rapport avec Adriano Galliani et Ariedo Braida - expliquait l'ancien joueur du Palermo - Quand je suis à Milan, on mange ensemble loin des regards indiscrets. L'Italie me manque.» Désormais, Pastore a triomphé en France et l'AC Milan recherche un milieu offensif. Étrange coïncidence pour cette opération secrète qui pourrait bientôt voir le jour.


La fiche de Javier Pastore   

 

Argentine

23 ans (20.06.1989)

1m87 | 75 kg

Milieu offensif

Saison Club Division Matchs Buts
2012/13 PSG Ligue 1 34 4
2011/12 PSG Ligue 1 33 13
2010/11 Palermo Serie A 35 11
2009/10 Palermo Serie A 34 4
2008/09 Huracan 1° División 29 8

 

Un amour de longue date difficile à concrétiser

 

Été 2009, l'AC Milan vend Kakà au Real Madrid et pense à le remplacer avec Javier Pastore, qui évoluait alors dans le club argentin Huracan. Également observé par le Palermo, El Flaco s'est retrouvé devant un dilemme. «Durant cet été on a beaucoup parlé avec mon agent et finalement on a décidé que pour ma progression je devais aller au Palermo plutôt qu'à l'AC Milan.» Quatre ans plus tard, les temps ont bien changé.

 

Aujourd'hui, Javier Pastore rejoindrait l'AC Milan les yeux fermés. A la suite d'une première saison prometteuse au PSG, le milieu argentin s'est retrouvé en retrait avec les arrivées de Lavezzi et Ibrahimovic. Ainsi, le système parisien s'est transformé en un 4-4-2 pour lequel Pastore n'a eu d'autre choix que d'accepter le couloir gauche pour éviter le banc de touche. A contre coeur. L'argentin veut retrouver sa position axiale et se mettre en valeur en vue de la prochaine Coupe du Monde. Voilà pourquoi Pastore pousse gentiment vers la sortie et plus précisément vers l'AC Milan. Un club qui s'apprête à renouer avec le schéma de jeu privilégié par El Flaco mais qui n'est pas pour autant disposé à faire des folies. Transféré pour près de 43 M€ à l'été 2010, le club parisien acceptera difficilement d'entrer en négociation pour une offre inférieure à 30 M€. Dans cette affaire, l'aspect financier demeure l'obstacle majeur.

 

La ruse pour mot d'ordre

 

«Il n'est pas difficile d'acheter des grands joueurs - explique Galliani - Il suffit de se présenter avec l'argent en poche, se montrer persuasif pour battre la concurrence et c'est réglé. Désormais, il faut davantage de fantaisie et de savoir-faire. Il faut être plus rusé que lorsqu'on achetait les top player.» La ruse est devenu le maître mot de l'administrateur délégué Rossonero. Une habilité qui a notamment permis à l'AC Milan de s'offrir un certain Mario Balotelli lors du dernier mercato hivernal. Un top player à coût modéré (20 M€ payables sur cinq années).

 

Pour arriver à Pastore, Galliani devra encore faire preuve d'imagination. A une condition près. «Si personne ne part, personne n'arrive.» Le joueur susceptible de céder sa place à l'argentin n'est autre que Kevin-Prince Boateng. Le milieu de terrain ghanéen, dont la valeur marchande est estimée à 15M€, ne fait plus l'unanimité en Lombardie. Son départ apporterait une partie de la somme nécessaire pour entamer les négociations avec le club parisien et trouver un accord sur la base d'un prêt avec obligation d'achat. Une spécialité de la maison. Javier Pastore veut le Milan, le Milan veut Pastore mais le Paris Saint-Germain n'a aucune raison de s'en priver. A moins que Wayne Rooney décide de poser ses valises sous la Tour Eiffel. Un rêve peut parfois en amener un autre.