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STEPHAN EL SHAARAWY

VICTIME DE SON APPEAL

 

 

 

 

 

 

Auteur d'une première partie de saison phénoménale avec l'AC Milan, le Pharaon a essuyé diverses désillusions au cours des derniers mois. La faute à une usure physique et psychique, sans oublier les surprenantes déclarations de Galliani. Rentré d'une Coupe des Confédérations anonyme, l'attaquant italien qui attire la convoitise de nombreux clubs européens s'expliquera aujourd'hui avec le directeur sportif.

 

 

De héros à zéro. En football, la frontière est souvent mince. Ainsi, après avoir relancé la saison de l'AC Milan en inscrivant de nombreux buts, El Shaarawy pourrait maintenant lancer le mercato du club s'il venait à être transféré. Une inversion de tendance liée notamment à la baisse de régime du Pharaon depuis le début de l'année mais également à l'intérêt que le joueur suscite en Europe.

« Il n'est pas intransférable »

 

« C'est incontestablement le joueur qui attire le plus d'intérêt. Son prix ? On ne l'a pas encore déterminé mais il n'est pas intransférable. C'est une phrase difficile à prononcer dans le football moderne. » Les déclarations de Adriano Galliani, le 11 juin dernier en marge d'une croisière organisée par le club lombard, ont fait couler beaucoup d'encre. Si l'on savait que le club devait vendre avant d'acheter, personne n'aurait imaginé que la condition puisse s'appliquer pour Stephan El Shaarawy, auteur de 19 buts cette saison. Non, Galliani n'est pas devenu fou mais il s'est retrouvé confronté à une problématique. Le club souhaite vendre des joueurs, Robinho et Boateng en tête de liste, pour lesquels aucune offre satisfaisante n'est encore parvenue. Au final, le mercato rossonero stagne avec des accords stipulés (Civelli de Nice, Poli de la Sampdoria et Honda du CSKA) qui restent cependant liés à des départs préalables. Le lien de cause à effet est vite établi et bien que la vente du Pharaon ne soit pas une priorité pour l'AC Milan, son directeur sportif est conscient que lorsqu'il s'agit de vendre, c'est bien souvent l'appeal qui fait la différence. Actuellement, l'attraction majeure de l'AC Milan demeure Stephan El Shaarawy. Malgré lui.

 

Fatigue physique et psychique

 

Le Pharaon se serait bien passé des rumeurs de mercato. Passablement décrié dans la presse tantôt pour sa baisse de régime (son dernier but en club remonte au Derby du 24 février dernier) tantôt pour sa soi-disant incompatibilité avec Balotelli, El Shaarawy espérait se refaire une santé avec la sélection nationale. En vain. Titularisé face à la République Tchèque, en match de qualification pour le mondial 2014, la Squadra Azzurra réalise une piètre prestation et l'attaquant milanais sera même remplacé à la mi-temps. Le soleil du Brésil ne lui réussira guère mieux. À peine débarquée à Rio, l'Italie affronte Haïti en match amical et concède un improbable match nul (2-2). Entré à une demi-heure de la fin du match, El Shaarawy n'a pas fait changer d'avis Cesare Prandelli. Le sélectionneur italien évoquait une fatigue psychique pour un Pharaon passablement éprouvé également sur le plan physique, suite à sa première saison pleine au haut niveau (56 matches disputés). Voilà pourquoi Prandelli va épargner son jeune attaquant durant la Coupe des Confédérations. Au final, comme en atteste notre infographie ci-dessous, El Shaarawy ne prendra part qu'au dernier quart d'heure du match de groupe contre le Brésil avant de disputer l'intégralité de la petite finale face à l'Uruguay. Une fin de saison compliquée que l'attaquant rossonero conclura malgré tout sur une bonne note en transformant son penalty lors de la séance des tirs au but contre les uruguayens.

Stephan El Shaarawy

 

Italie

20 ans (27.10.1992)

1m78 | 72 kg

Attaquant


_COUPE DES CONFÉDÉRATIONS 2013

  Jeu But Assist Tir Passe Dribble Note
Mexique - - - - - - -
Japon - - - - - - -
Brésil 18' - - 1 100% - 5.9
Espagne - - - - - - -
Uruguay 120' - - 2 82% - 6.5
  138' - - 3 91% - 6.2

L'orgueil du champion

 

Observer pour mieux s'imposer. El Shaarawy avait déjà été relégué à un rôle d'observateur dans une compétition internationale. C'était en 2009, lorsque le jeune attaquant avait été sélectionné pour participer à la Coupe du Monde U17 au Nigéria. C'est après cette désillusion personnelle (une fois titulaire), que le Pharaon avait pris conscience qu'il devait s'impliquer davantage à l'entraînement si il entendait franchir un cap. Aussitôt dit, aussitôt fait. La saison suivante, il contribuait au premier titre de champion d'Italie pour la Primavera du Genoa en inscrivant le but décisif en finale (2-1 contre l'Empoli). Voilà pourquoi son séjour "anonyme" au Brésil pourrait se révéler positif en vue de l'année prochaine, lorsque se disputera la Coupe du Monde.

El Shaarawy est un joueur orgueilleux, conscient aussi bien de ses qualités que de ses défauts. Régulièrement piqué au vif par un père intransigeant, le Pharaon peut difficilement se reposer sur ses lauriers. C'est ce que lui rappellera Adriano Galliani dans la journée. Cet été son salaire augmentera considérablement (3 M€ annuel) et avec lui les attentes du club. El Shaarawy se plait au Milan et dispose d'un gros potentiel - seul Neymar a inscrit plus de buts à 20 ans - mais le directeur sportif compte bien le responsabiliser davantage. L'attaquant devra affirmer sa volonté de progresser et donner sa disponibilité à l'apprentissage d'un poste plus axial. L'orgueil du champion, c'est ce que Galliani veut percevoir pour oublier l'appeal du Pharaon.