Football | Mercato

 

        

 

AC MILAN

UN CHANTIER CONSIDÉRABLE

 

 

 

 

 

À un mois de la fin du mercato, Filippo Inzaghi attend toujours un signe de la part de ses dirigeants. Les renforts suggérés par l'entraîneur des Rossoneri manquent à l'appel et le verdict du terrain est consternant. Une intervention vive et adéquate s'impose.

 

 

L'heure n'est plus à la plaisanterie. Deux mois après son intronisation sur le banc de l'AC Milan, la vague d'enthousiasme amenée par SuperPippo s'est déjà mutée en sentiment de dépit auprès des supporters. La faute à une tournée américaine dont l'entraîneur se serait bien passé. Indépendamment du dernier match (Milan-Chivas jeudi à 3h00), le constat est indéniable : le chantier demeure considérable.

La déconvenue américaine

 

Partis le sourire aux oreilles et des rêves plein la tête, les Rossoneri rentreront au pays avec une mine déconfite. À juste titre. Trois matchs, trois défaites, 10 buts encaissés pour un seul de marqué. Le retard de préparation par rapport aux adversaires et les Mondialistes tout juste rentrés de vacances, ne peuvent pas justifier une pareille déconvenue. Fébrilité défensive, joueurs timorés et un mal fou à se créer la moindre occasion de but. Si Inzaghi était conscient des difficultés avant d'affronter l'Olympiakos, Manchester City et Liverpool dans cette International Champions Cup, il n'aurait jamais imaginé avoir à essuyer de tels revers. Le terrain a rendu son verdict, les Rossoneri ne boxent plus dans la même catégorie et s'ils entendent la retrouver la saison prochaine, il s'agira d'intervenir sur le mercato.

Filippo Inzaghi, impuissant, assiste à la déroute des siens contre Man. City (5-1).
Filippo Inzaghi, impuissant, assiste à la déroute des siens contre Man. City (5-1).

Agir avant qu'il ne soit trop tard

 

L'AC Milan avait deux objectifs précis pour ce mercato : dégrossir l'effectif, le club ne disputant aucune coupe d'Europe cette saison, et le renforcer stratégiquement. Le bilan du premier mois de mercato milanais est symptomatique. Rami (4,25 M€), Poli (2,5 M€), Albertazzi (0,5 M€) puis Agazzi, Alex et Ménez (libres de tout contrat) ont rejoint les rangs de l'AC Milan alors que neuf joueurs - dont notamment Kakà, Emanuelson, Matri, Birsa, ou Nocerino - ont quitté le navire sans rapporter le moindre centime dans les caisses du club. Résultat des courses, si Adriano Galliani (administrateur délégué) a sensiblement dégrossi l'effectif, il ne l'a pas pour autant renforcé de manière stratégique.

 

La stratégie découle, entre autres, du projet de jeu souhaité par le staff technique. Dès sa nomination, Inzaghi a émis le souhait d'évoluer dans un schéma en 4-3-3 comme il avait l'habitude de le faire avec les équipes de l'académie du club. Or, à ce jour, le seul ailier de métier à sa disposition est El Shaarawy sur le couloir gauche. À droite, le bât blesse. M'Baye Niang essaie tant bien que mal de s'adapter à ce poste alors qu'il n'a suffi d'un seul match d'entraînement pour que Ménez soit déjà contraint au forfait (pépin musculaire). Voilà pourquoi à l'heure de s'envoler pour l'Amérique, l'ailier droit représentait la principale requête d'Inzaghi.

 

Cependant, la tournée américaine a révélé bien d'autres carences. Dans les cages, tout d'abord, où Abbiati (37 ans) a mieux figuré que ses collègues Agazzi et Gabriel. Mais aussi au milieu de terrain, un secteur où, à l'exception du jeune Cristante, la veine créative est proche du néant. Enfin, le fameux ailier droit manque toujours à l'appel dans le secteur offensif. Nonobstant, aux dires de Galliani le mercato milanais restera gelé tant que Robinho ne se trouvera pas un nouveau club. En attendant, les cibles se précisent : Perin ou Reina pour les cages, Dzemaili pour pallier l'absence de Montolivo au milieu, puis Cerci et/ou Campbell en attaque dans le cas où Balotelli faisait ses valises pour retourner en Premier League.

 

 

À vingt-sept jours de la fermeture du marché des transferts, le chantier milanais est vaste et, si les dirigeants n'entendent pas revivre une saison chaotique, il convient d'agir. Maintenant ou jamais.